La France adopte un plan ambitieux pour développer les protéines végétales

La France adopte un plan ambitieux pour développer les protéines végétales

Le 1er décembre dernier, le Ministre de l’Agriculture et les représentants des filières oléo-protéagineuses et de l’élevage ont signé une charte d’engagements marquant le lancement de la stratégie nationale pour le développement des protéines végétales. En contrepartie des engagements chiffrés pris par les filières, l’Etat s’engage financièrement en mobilisant une enveloppe de 100 millions d’euros du volet agricole du plan de relance auxquels viennent s’ajouter les investissements du PIA4 et de Bpifrance.

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : pour contrer les effets de la pandémie de Coronavirus, le gouvernement a mis sur pied un plan de relance de 100 milliards d’euros, dont 1,2 milliard est consacré au secteur agricole et agroalimentaire. Ce volet doit répondre à trois défis majeurs : renforcer la souveraineté alimentaire de la France, accélérer la transition agro-écologique et adapter notre agriculture au changement climatique. La crise sanitaire a en effet révélé la vulnérabilité de nos systèmes alimentaires causée notamment par la forte dépendance de l’agriculture française à des intrants (alimentation animale, engrais) importés de pays tiers. Les protéines végétales sont apparues comme un levier prometteur et le gouvernement a décidé d’y allouer 100 millions d’euros.

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Sous l’étiquette « protéine végétale », se rangent aussi bien les légumineuses comme le soja, le blé ou les pois, que les oléagineux tels que le colza, le tournesol et le lin par exemple.

  • Améliorer l’autonomie alimentaire des et développer une offre de produits locaux en matière de légumes secs

Ces protéines sont utilisées pour nourrir le bétail mais se retrouvent aussi de plus en plus dans nos assiettes. Elles représentent un point clé de la transition alimentaire. En effet, de nombreuses études démontrent qu’un changement d’alimentation, axé sur les végétaux comme source de protéines apporte de nombreux bienfaits tant sur le plan nutritionnel qu’environnemental. D’ailleurs, le marché alimentaire a connu un boom entre 2013 et 2019, passant de 6,9 milliards à 10 milliards d’euros, selon le Groupe d’Étude et de Promotion des Protéines Végétales.

Réduire notre dépendance aux importations de matières riches en protéines

Pourtant les protéines – alimentaires et fourragères – ne représentent que 4 % de la surface agricole de l’Hexagone. L’objectif du gouvernement est de doubler cette surface d’ici 2030 afin notamment de réduire notre dépendance aux pays tiers. En effet, à l’heure actuelle, la France importe près de la moitié des matières riches en protéines, essentiellement sous forme de tourteaux de soja issus de pays tiers. Outre son enjeu de souveraineté cet objectif permet aussi de réduire l’impact environnemental des importations depuis les pays tiers et notamment de la déforestation importée. Les légumineuses permettent de limiter les apports d’engrais azotés grâce à leur capacité de fixation de l’azote de l’air. Un moindre recours aux engrais azotés permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Le plan protéines végétales, doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros, doit permettre à la France de devenir un leader de la protéine végétale en alimentation humaine à l’horizon 2030. Pour cela, il comprend cinq dispositifs d’aides : (i) un dispositif d’investissements en agroéquipements des exploitations agricoles comprenant un volet dédié au développement des sursemis (20ME), (ii) un dispositif d’investissement pour la structuration de la filière (50 ME) comprenant un volet visant au soutien à l’investissement pour le développement variétal par la recherche privée (doté de 5 ME supplémentaires), (iii) un dispositif de soutien à la recherche, au développement et à l’innovation de la filière (20 ME), (iv) un dispositif de promotion de la consommation de légumes secs (lentilles, pois chiche, etc.) dans l’alimentation en particulier des enfants selon les recommandations du PNNS (3 ME) et (v) une contribution au dispositif d’accompagnement de Bpifrance pour l’accompagnement des entreprises de la filière (2 ME).

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