L’agriculture française a traversé une période difficile durant l’épidemie de Covid-19. Mais le plan de relance devrait lui permet de se reconstruire, plus forte et plus durable que jamais.
L’agriculture française occupe une place importante en Europe et dans le monde entier. Exportatrice nette de denrées alimentaires, la France privilégie la qualité de ses produits, plutôt que de founir d’énormes quantités à faible valeur ajoutée. Mais l’épidémie de Covid-19 n’a épargné aucune industrie, même celles qui jouissaient d’une position enviable.
Ce qui permettra vraiment à la France de se distinguer au cours des prochaines années, c’est son engagement à ne pas se contenter de récupérer la production et la part de marché qu’elle a perdues à cause de la pandémie, mais à accroître d’une part sa propre souveraineté alimentaire et, d’autre part, sa domination sur les marchés et produits alimentaires les plus porteurs, en particulier les produits alimentaires biologiques, neutres en carbone et écologiquement durables. Avec plus de 1,2 milliard d’euros investis dans l’agriculture française, les résultats ne pourront qu’être remarquables.
La France investit massivement dans la souveraineté alimentaire sur l’ensemble du territoire national et de ses territoires d’outre-mer, et notamment dans les cultures et les produits biologiques à haute valeur ajoutée.
Le terme de « souveraineté alimentaire » est de plus en plus employé, mais que signifie-t-il réellement ? Il est étroitement lié au concept de « sécurité alimentaire », selon lequel une nation a la capacité de nourrir tous ses habitants. De plus, la production et la distribution des aliments dans le pays doivent être assurées par les personnes qui les produisent, les transportent et les consomment (par opposition aux multinationales et autres acteurs du marché mondial.) Par exemple, la France importe beaucoup de nourriture animale hyper-protéinée. Sa souveraineté alimentaire est donc menacée.
Un investissement de 364 millions d’euros est prévu dans le plan de relance pour améliorer la souveraineté alimentaire de la France. Le plan prévoit de doubler en moins de dix ans la superficie consacrée à la production d’aliments pour animaux. De nombreuses autres initiatives sont en cours pour y parvenir, notamment un plan de 100 millions d’euros visant à réduire la dépendance du pays à l’égard des importations de protéines pour l’élevage.
Ce plan permettra de réduire la dépendance et l’importation de ces produits, dont beaucoup sont très peu respectueux de l’environnement, et d’accroître la capacité de la France à produire elle-même des aliments pour animaux qui soient biologiques et/ou écologiquement durables.
« Un plan de 100 millions d’euros pour réduire la dépendance du pays à l’égard des importations de protéines pour l’élevage »
En parallèle, la France vit une transition agricole, des techniques industrielles, à grande échelle, qui dépendaient des produits chimiques et des engrais, à des pratiques agricoles biologiques plus traditionnelles et durables.
Le plan de relance consacre une grande partie de son budget à l’accélération de cette transition, afin que la France soit plus à même de répondre aux exigences intérieures et extérieures en matière d’aliments durables et de meilleure qualité.
Avec près de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, soit une croissance de 1,3 milliard d’euros en un an, le marché français des produits bios sera au même niveau que le marché allemand. Depuis 2010, la France connaît la plus forte croissance des surfaces biologiques de l’Union Européenne. Le plan de relance entend dynamiser cette croissance et permettre à la France d’accélèrer sa transition vers une agriculture plus biologique et durable.
« 346 millions d’euros pour encourager les agriculteurs français à produire davantage d’aliments labellisés de qualité supérieure, y compris des produits biologiques »
Le plan de relance actuel alloue plus de 346 millions d’euros pour encourager les agriculteurs français à produire davantage d’aliments labellisés de qualité supérieure, y compris des produits biologiques à faible impact environnemental. Ce plan est renforcé par un montant supplémentaire de 5 millions d’euros par an pour soutenir des projets agro-économiques innovants.
La France se positionne comme leader dans l’adaptation de son industrie agro-alimentaire et forestière pour résister aux aléas liés aux dérèglements climatiques.
Le changement climatique étant désormais une réalité bien établie, le plan de relance va permettre de renforcer les filières agricoles et forestières françaises, afin qu’elles soient encore plus compétitives dans un paysage européen en pleine évolution.
Les agriculteurs français savent déjà combien il est important de faire preuve de résilience face aux aléas climatiques. La sécheresse est de plus en plus fréquente dans certaines régions, tandis que les grêles sont de plus en plus imprévisibles et conséquentes à n’importe quel moment de l’année. Ces évènements climatiques touchent de plein fouet le monde entier, et les pays comme la France qui parviennent à rendre leurs filières forestières et agricoles plus résistantes aux aléas du changement climatique seront en mesure de dominer les marchés agricoles dans un avenir proche.
Une part importante du plan de relance sera consacrée à soutenir les agriculteurs dans la gestion de leurs propres ressources, à investir davantage dans des cultures diversifiées et à leur donner l’accès aux semences plus résistantes à la sécheresse, au mildiou et aux inondations, dont ils auront besoin pour rester productifs quels que soient les aléas climatiques.
« 45 000 hectares de forêt seront plantés, ce qui permettra de capter plus de 150 000 tonnes de CO2 supplémentaires chaque année ».
Les différentes filières forestières françaises espèrent se développer rapidement pour compenser 20 % des émissions de CO2 du pays, ce qui constituerait une part importante de l’engagement national à atteindre la neutralité carbone. Les plans actuels prévoient la plantation de 45 000 hectares de forêt d’exploitation, ce qui permettra de capter plus de 150 000 tonnes de CO2 supplémentaires chaque année.
Le plan de relance de l’industrie agroalimentaire française est ambitieux, à la hauteur de la notoriété de la France en matière d’alimentation. Tout en investissant dans la modernisation et le soutien de l’agriculture dans son ensemble, ce plan de relance dessine également un avenir meilleur pour la France, avec une vision plus globale pour progresser dans tous les secteurs.
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