Face à l’attente forte des Français de mieux prendre en compte le bien-être des animaux, gouvernement et industriels prennent des mesures concrètes.
Les Français sont sensibles à la question du bien-être animal :
« 82 % d’entre eux se disent favorables à l’interdiction de l’élevage en cage d’ici cinq ans et une écrasante majorité (91 %) souhaite l’obligation d’un accès extérieur pour tous les animaux d’élevage dans un délai de 10 ans, révèle un sondage de l’Ifop pour la Fondation Bardot, publié en août dernier. »
Conscients de ces préoccupations, les gouvernements n’ont cessé de durcir la législation pour garantir de bonnes conditions de vie aux animaux, qu’ils soient d’élevages ou domestiques. En 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, s’est même engagé à « interdire d’ici 2022 de vendre des œufs pondus par des poules élevées en batterie ». Une promesse en passe d’être tenue et depuis 2018, plus de la moitié des œufs vendus dans les hypermarchés et supermarchés sont issus d’élevages au sol ou en plein air.
Sur le volet législatif, suite à la loi Egalim, les peines ont été doublées passant de 6 mois à 1 an d’emprisonnement, assorties d’une amende de 15 000 €.
De plus, une proposition de loi prévoyant de durcir encore les sanctions pour maltraitance est en cours de discussion.
Par ailleurs, un nouveau décret imposera à partir du 1er janvier 2022 la nomination d’un référent bien-être animal dans chaque élevage.
Des enjeux éthiques et économiques
Le problème pour le consommateur est qu’à l’heure actuelle il n’existe pas d’étiquetage spécifique au bien-être animal, même si certains labels peuvent donner des informations intéressantes. Pour y remédier, le Conseil national de l’alimentation (CNA) a été chargé de mener une réflexion sur l’expérimentation de l’étiquetage des modes d’élevage des animaux. Une expérimentation devrait voir le jour cette année avec un étiquetage similaire à ce qui existe déjà pour les œufs. Autre avancée : l’autorisation à titre expérimental pour une durée de quatre ans des abattoirs mobiles dans les fermes. Tués sur leur lieu de vie, sans connaître le stress du transport, les animaux seraient ainsi mieux traités.
Les mentalités sont en train d’évoluer et les industriels prennent conscience des enjeux éthiques, mais aussi économiques, liés au bien-être animal. Ainsi, Carrefour et Loué se sont engagés il y a un an à utiliser la spectrophotométrie, une technique qui permet de différencier le sexe du poussin avant la naissance, afin d’éviter de recourir au broyage des mâles.
Les technologies impliquant l’analyse d’images et d’intelligence artificielle sont des outils précieux pour les éleveurs et de nombreuses start-up hexagonales proposent des solutions innovantes. La PME nantaise AI Herd a par exemple mis au point une solution permettant d’automatiser l’observation des bovins. Grâce à un réseau de caméras et un logiciel – reposant sur des algorithmes d’intelligence artificielle – l’éleveur peut surveiller son troupeau depuis son ordinateur et détecter les anomalies de comportement et les pathologies.
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