La France, pionnière dans la lutte contre le gaspillage alimentaire

La France, pionnière dans la lutte contre le gaspillage alimentaire

Chaque année 1,3 milliard de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées dans le monde. La France est engagée depuis plusieurs année dans la lutte contre ce fléau.

Grâce à son arsenal législatif, la France est un des pays les plus avancés en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Tout commence en 2013, avec l’adoption d’un Pacte national, impliquant tous les acteurs de la chaîne alimentaire, dont l’objectif est de diviser par deux le gaspillage alimentaire en 2025. Un objectif ambitieux, renouvelé en 2017, et nécessaire tant les chiffres donnent le vertige : les pertes et gaspillages de bien consommables représentent 10 millions de tonnes de produits par an dans l’Hexagone, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros.

Pour y parvenir, la France a adopté plusieurs lois emblématiques, dont la célèbre loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire en 2016. Une de ses mesures phares est d’obliger

les supermarchés de plus de 400 m² à rechercher un partenariat avec une association d’aide alimentaire afin de céder leurs invendus alimentaires, au lieu de les jeter ou de les détruire. La loi interdit également la destruction d’aliments encore consommables. L’exemple français a depuis été suivi par plusieurs pays, comme l’Italie, dès l’été 2016, le Pérou ou encore la Finlande. En 2018 , à la suite des Etats Généraux de l’Alimentation, la lutte antigaspi s’intensifie : la restauration collective, l’industrie agroalimentaire et le commerce de gros sont également contraints à proposer leurs invendus au don alimentaire.

Des applications contre le gaspillage alimentaire

Dernière initiative en date, le gouvernement prépare un label national « anti-gaspillage alimentaire » afin de valoriser les initiatives vertueuses dans la restauration collective ou la distribution.

Si l’État se mobilise fortement, la France se distingue aussi par l’engagement de ses entreprises. Les grandes surfaces proposent par exemple depuis l’année dernière des « rayons anti-gaspi », dans lesquels les consommateurs trouvent à prix réduits des biens abimés mais parfaitement consommables, des produits dont la date limite de consommation est fixée au lendemain et des affichages sensibilisant aux différences entre dates limites de consommation et dates de durabilité minimales. Le numérique a aussi permis de développer des outils innovants dans la chasse au gaspi. Fondée il y a quatre ans, l’application Too Good To Go permet à des particuliers d’acheter des paniers surprises de produits invendus à petit prix. Un véritable succès et la start-up, qui vient de lever 25 millions d’euros, revendique 24 millions d’utilisateurs, dont huit millions en France. Autre initiative, Save Eat a développé une application qui propose aux particuliers des recettes à réaliser avec les restes de leur frigo. Car si on parle beaucoup du gaspillage dans la grande distribution, il faut garder à l’esprit que les consommateurs seraient responsables en France d’un tiers du gaspillage total.

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