Quel est l’impact environnemental d’une pizza quatre fromages ? D’un bœuf Bourguignon ? D’une confiture d’abricot ? Voilà le genre de questions auxquelles Agribalyse peut répondre en quelques clics. Cette base de données publique (en français et en anglais), dont la troisième version vient tout juste d’être mise en ligne, agrège les informations environnementales de 2500 produits alimentaires transformés (sandwichs, plats composés, soupes, pizza etc…) et 200 produits agricoles (viandes, poissons, légumes etc…). Elle est destinée aussi bien aux professionnels de l’agroalimentaire et de l’agriculture qu’aux particuliers soucieux de connaître l’empreinte carbone de ce qui se trouve dans leur assiette.
Ce travail colossal, initié en 2009 est piloté par l’ADEME et l’INRAE. Il repose sur la méthode scientifique de l’analyse du cycle de vie (ACV) qui évalue l’impact environnemental d’un produit durant toutes les étapes de son cycle de vie : production, transformation, transport, emballage, consommation etc… Ces mesures permettent d’établir un score environnemental dit PEF (Product environnemental Footprint) pour chaque produit. Plus ce score est bas plus l’impact environnemental est faible. Par exemple, sur Agribalyse, le gigot d’agneau cuit au four aura un PEF élevé de 6,09. Pour un café en poudre soluble, le score atteint 4,94. Un double cheeseburger dans un fast food sera à 1,37. Quant à la soupe à la volaille et aux légumes préemballée à réchauffer, elle affiche l’empreinte la plus basse, soit 0,01.
Le PEF étant construit à partir de 14 indicateurs environnementaux (changement climatique, épuisement des ressources en eau, épuisement des ressources énergétiques, appauvrissement de la couche d’ozone etc..), il est alors possible de savoir quel est l’impact de chaque aliment sur chacun de ces indicateurs. Mieux, la part de chaque étape du cycle de vie est précisée : Agriculture, transport, transformation, emballage, distribution et consommation. Par exemple, dans le cas du gigot d’agneau, c’est bien sûr l’élevage qui contribue quasi exclusivement – à hauteur de 98,1% – au mauvais score. Alors que pour le café soluble, si l’agriculture représente encore 80,3%, la part de la transformation, à 15,7%, est loin d’être négligeable.
Ces informations sont donc précieuses pour tous les professionnels de l’agriculture et de l’agroalimentaire qui souhaitent réduire leur impact environnemental. Car ils disposent là d’un outil précis, capables de révéler les produits et les étapes de leurs procédés qui sont les plus énergivores, polluants ou encore consommateurs de ressources en eau. Agribalyse est aussi un moyen de favoriser l’écoconception dans la fabrication d’un nouveau produit, comme un plat cuisiné. Mais les particuliers pourraient aussi s’emparer de ces données fournies par la plateforme pour consommer mieux. Un moyen de peser sur le secteur, car comme chacun sait, c’est souvent le consommateur qui décide.