Avec 46 fromages bénéficiant d’une Appellation d’origine protégée (AOP), la France est la championne européenne des fromages sous signes officiels de qualité, juste devant l’Italie. L’AOP garantit au consommateur un produit de grande qualité, lié à son terroir d’origine et respectant un cahier des charges très précis à toutes les étapes de la fabrication.
« L’AOP permet aussi de lutter contre les imitations. »
L’AOP permet aussi de lutter contre les imitations.
Entretien avec Joël Alpy, président du Syndicat interprofessionnel du Morbier.
Que vous a apporté le fait d’obtenir une AOP ?
« Nous avons obtenu l’AOP Morbier en 2002, cela garantit aux consommateurs que le Morbier qu’ils achètent est un fromage fabriqué dans le massif du Jura au lait cru de vaches. Aujourd’hui, une cinquantaine de fabricants et une dizaine d’affineurs produisent chaque année 11 000 tonnes de ce fromage facilement reconnaissable par une raie noire horizontale en son centre. L’obtention de l’AOP nous a permis de gagner en notoriété et d’améliorer la qualité du produit. »
Quelle protection cela vous apporte au niveau juridique ?
« L’AOP protège d’abord l’utilisation du nom. Mais elle permet aussi de nous protéger contre les imitations. Un fromage au lait pasteurisé qui a l’apparence du Morbier induit le consommateur en erreur. En 2020, la Cour Européenne nous a donné raison en confirmant que le Règlement interdit l’utilisation du nom protégé mais aussi la reproduction de la forme ou de l’apparence caractéristique d’une AOP lorsque celle-ci peut induire le consommateur en erreur. Cette décision renforce la protection de l’AOP Morbier et de son cahier des charges. La décision de la justice française est maintenant très attendue par l’ensemble de la filière fromagère car elle pourra faire jurisprudence. »
Qu’avez-vous mis en place pour renforcer la traçabilité des Morbiers ?
« Au niveau de la filière nous avons adopté un protocole sanitaire très précis et mis en place un système de traçabilité. Sur chaque fromage il est indiqué sur une plaque de caséine le jour, le mois et le numéro de l’atelier dans lequel il a été fabriqué. Il est ensuite possible de remonter la chaîne et d’arriver jusqu’au producteur de lait en cas de problème. En amont de la vente, tous les lots sont analysés. Tout est mis en place de la récolte du lait jusqu’au produit fini pour assurer un produit sain au consommateur. »
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