Depuis 1993 à la tête de la maison familiale A.R. Lenoble, Anne Malassagne a réussi à s’imposer dans un univers très masculin. Forte de cette expérience, elle a créé l’association ‘La Transmission-Femmes en Champagne’, afin de promouvoir la diversité dans l’appellation.
Lorsque son père lui demande en 1993 de l’aider à relever le domaine familial durement touché par la crise, Anne Malassagne, alors âgée de 28 ans, quitte son poste de contrôleur de gestion international dans une filiale de L’Oréal et se lance dans l’aventure.
Mais suite à une maladie brutale, son père se retire de l’entreprise et la jeune femme, qui n’a pas de formation professionnelle liée au vin, se retrouve du jour au lendemain à la tête de la maison de champagne Lenoble. « Pour ce qui est du vin, toute ma formation est empirique, le départ précipité de mon père m’ayant empêchée de suivre un cursus viticole, se souvient cette mère de deux enfants.
« Forte de convictions très ancrées en moi, je me suis enrichie des échanges que j’avais pu avoir avec mon père et me suis appuyée sur quelques personnes qui m’ont servi de mentors, sans oublier la collaboration très riche et constructive avec mon frère dont la formation était plus technique. »
Femme, jeune et sans expérience, Anne Malassagne a dû faire preuve de courage et de ténacité pour se faire une place dans cet univers très masculin. « Il m’a fallu batailler de nombreuses années, travailler de façon acharnée et faire preuve d’humilité pour acquérir les connaissances et l’expérience et gagner ainsi ma légitimité », se souvient-elle. Après 15 ans de dur labeur, c’est la reconnaissance. Désormais reconnue en France et à l’international, la maison exporte environ 50 % de sa production.
- Promouvoir la diversité –
Forte de cette expérience elle décide de lancer un collectif au féminin baptisé « La Transmission-Femmes en Champagne », qui réunit neuf « décisionnaires ». L’objectif est de promouvoir la diversité mais aussi de partager des expériences lors d’ateliers techniques. L’occasion pour ces neuf femmes qui dirigent des maisons et domaines en Champagne de partager des points de vue sur les grandes problématiques contemporaines, comme la protection de l’environnement, un enjeu auquel tient particulièrement Anne Malassagne.
« L’enjeu de la génération de mes parents était le rendement, après avoir connu les pénuries des hivers rudes des années 50, détaille-t-elle. Mon frère et moi, arrivés en pleine crise des années 90, avons privilégié la maturité en baissant les rendements et en mettant en place un cercle vertueux enrichissant les sols. »
Une démarche officialisée par l’obtention de la certification Haute Valeur Environnementale dès 2012. Le nouvel enjeu auquel elle est confrontée aujourd’hui est celui de l’acidité des sols. Une évolution que cette visionnaire a déjà anticipée depuis plus de dix ans en poursuivant le travail des sols et de la vigne le plus naturellement possible.
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