Á partir de 2022, la mention de l’origine de l’ensemble des viandes sera obligatoire dans la restauration collective. Décryptage de cette mesure avec Marc Pagès, directeur général de l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev).

• Comment la filière reçoit-elle cette nouvelle ? Est-ce une bonne chose pour la viande française ? 

Marc Pagès : Pour rappel, l’affichage de l’origine est obligatoire en viande bovine depuis 2002. La filière Élevage et Viande se félicite donc que l’obligation de la mention de l’origine soit étendue à l’ensemble des viandes en restauration collective. En effet, les consommateurs ont le droit à une information claire et transparente sur les produits qu’ils consomment. La crise sanitaire de la Covid-19 a généré le désir de consommer autrement et les tendances déjà à l’œuvre, favorisant le « bien manger » et le « made in France », ont gagné de l’ampleur ces derniers mois.

• La restauration consomme-t-elle beaucoup de viande importée ?

Marc Pagès : Oui. Pour ce qui concerne la viande bovine, la filière fait le constat qu’il y a toujours trop d’importations en restauration hors domicile aujourd’hui. Avec 52 % d’imports, la Restauration Hors Domicile (RHD) reste le 1^er débouché des viandes importées[1]. En viande ovine, 90 % consommées en RHD sont importées[2]. Mais dans ce cas il faut préciser que la production ovine française ne couvre que 44 % de la consommation nationale. Les importations sont donc indispensables pour répondre à la demande.

• Comment la filière peut-elle encourager les acteurs de la restauration à acheter de la viande française ?

Marc Pagès : La filière Élevage et Viande s’engage à apporter des garanties sanitaires et de traçabilité et des garanties sociétales. En effet, la filière s’est inscrite depuis 2017 dans une démarche collective de responsabilité sociétale baptisée « Aimez la viande, mangez-en mieux. » Trois ans après la première évaluation réalisée par l’Afnor, Interbev a de nouveau reçu en 2021 le label AFNOR « Engagé RSE de niveau 3 sur 4 » pour sa démarche Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO). Enfin, pour aider les chefs et les restaurateurs à valoriser auprès de leurs convives leur approvisionnement en viandes de bœuf et viandes de veau françaises, nous avons mis à leur disposition un kit de communication affichant leur solidarité avec les éleveurs et bouchers.

[1] Étude réalisée en novembre 2019 par l’Idele : « Où va le bœuf ? Quel produit pour quel marché ? »

[2] Étude réalisée en 2015 par l’Idele : « Où va l’agneau ? »