Le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC) table sur une année exceptionnelle 2021, supérieure à 2019, grâce notamment à une hausse en volume de 10 % des ventes à l’export.
Le point avec Jean-Marie Barillère, Co-Président du CIVC et président de l’Union des Maisons de Champagne
Quelles sont vos prévisions pour cette année ?
Jean-Marie Barillère : Il nous manque encore les chiffres des ventes de novembre et décembre qui sont des mois très importants – puisqu’ils représentent presque 30 % des ventes – mais nous pouvons d’ores et déjà annoncer que 2021 sera une année record en termes de chiffre d’affaires. Nous devrions dépasser 5,5 milliards d’euros de ventes, soit mieux que le précédent record de 2019, qui s’était établi à 5 milliards d’euros.
Est-ce lié à une hausse de la production ?
Jean-Marie Barillère : Non, car en termes de volume la production 2021 devrait atteindre 320 millions de bouteilles, contre 298 millions en 2019. La hausse du chiffre d’affaires s’explique surtout par l’augmentation du prix moyen des bouteilles car les ventes à l’étranger, dans des pays plus rémunérateurs, ont bondi de 10 % cette année. Les principales hausses sont aux les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Environ 40 % de la production champenoise est consommée en France et le reste est exportée. Ensuite il y a aussi un effet de change qui joue en notre faveur, car l’euro s’est affaibli par rapport à son niveau de 2019.
Comment s’explique cette hausse des ventes à l’export ?
Jean-Marie Barillère : Plusieurs facteurs permettent de l’expliquer : la relance mondiale, le retour à une vie presque normale, l’envie de se faire plaisir avec une hausse de la consommation à domicile mais aussi et un effet de rattrapage, beaucoup d’importateurs ayant décidé de remettre leurs stocks à niveau. Tout ça fait que les carnets de commandes sont pleins.
Quelles sont vos prévisions pour l’année prochaine ? Jean-Marie Barillère : Pour 2022 nous devrions retrouver des taux de croissances normaux, de l’ordre de 3 % ou 4 % par an pour le chiffre d’affaire. La demande ne peut pas rester exponentielle comme cette année, nous ne pourrions pas suivre !
En savoir plus sur le secteur des vins et spiritueux en France : consultez nos infographies !