Loin des clichés associant la gastronomie française à un art de la table inaccessible, de grands chefs multiplient les initiatives pour mettre leur savoir-faire à la portée de tous.
Depuis une vingtaine d’années, de nombreux chefs ont troqué porcelaine et argenterie pour une cuisine plus simple, plus abordable, mais sans transiger sur la qualité. C’est ainsi qu’est née la bistronomie, ceconcept qui mêle l’excellence de la gastronomie française à l’atmosphère chaleureuse des bistrots. Les cartes sont créatives mais simples, avec des menus complets autour de 30 euros. Certains chefs, à l’instar du médiatique Cyril Lignac, jouent sur plusieurs tableaux : en parallèle de son restaurant Le Quinzième, qui propose un menu du soir à 150 euros, le chef originaire de l’Aveyron a ouvert un deuxième établissement à Paris, Le Chardenoux, où les prix oscillent entre10 euros et 25 euros pour un plat principal.
Food trucks étoilés D’autres grands noms de la gastronomie française ont décidé de pousser plus loin la démocratisation de leur savoir-faire et de descendre dans la rue. C’est le choix d’Alexandre Mazzia, qui a ouvert l’été dernier un food-truck à Marseille.
« Cuisiner pour le restaurant, ou le food-truck, ça ne change rien. La passion, la rigueur et la ferveur sont les mêmes »
», souligne le chef qui vient d’être couronné d’une troisième étoile Michelin. Il propose dans son camion noir un menu à 34 euros, sans oublier un croque-monsieur au veau de lait, cornichon au balsamique blanc, houmous épicé et caviar d’aubergine fumé, à 12 euros ! La crise sanitaire et la fermeture des restaurants a également poussé certains chefs à se réinventer. Après une dizaine d’années dans l’univers gastronomique, le chef aux deux étoiles Alexandre Bourdas s’est lancé dans la vente à emporter de sushis.
« J’ai toujours fait du sur-mesure et promu l’excellence, confie-t-il. J’étais un directeur d’écurie de Formule 1, aujourd’hui je propose des rallyes touristiques ! C’est une course différente, plus accessible, avec des outils tout aussi performants. »
Il suffit aujourd’hui de débourser une vingtaine d’euros pour déguster l’un de ses menus, à Honfleur, prouvant ainsi que la cuisine française est avant tout « un don de soi, pas une compétition ».
Enfin, pour se rapprocher encore plus des consommateurs, plusieurs chefs ont accepté de prêter leur nom à la grande distribution en concoctant des recettes pour des plats préparés sous vide à l’instar de Thierry Marx, Joël Robuchon ou encore Michel Sarran.
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