Malgré une année marquée par la crise sanitaire, les Vins de Provence rosés ont enregistré une hausse de 6 % à l’export en 2020, tirée par la forte demande à l’étranger.
Explications avec Brice Eymard, directeur général du Conseil Interprofessionnel des vins de Provence.
Avec une hausse de 6 % en volume de leurs exportations en 2020, le rosé de Provence est à contre-courant du vignoble français qui enregistre un recul global de l’ordre de 5 %.
Comment expliquez-vous cette hausse ?
Cette hausse des exportations résulte de deux facteurs. Premièrement, de manière structurelle, elle est liée à la hausse de la consommation de rosé à l’étranger depuis quelques années. En effet, on observe de nouveaux comportements de consommation dans des pays comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada, avec des repas moins structurés. Le vin rosé, c’est une vision différente du vin, plus accessible, affranchie de la lourdeur des codes traditionnels. L’export est devenu à partir de 2018, le premier marché des vins rosé de Provence et a représenté 40 % des ventes totales en 2020.
De manière plus conjoncturelle, le contexte sanitaire et la fermeture des bars et des restaurants a permis une hausse dans ces pays des achats de rosé dans la grande distribution. Les distributeurs, qui trouvaient notre rosé trop cher – supérieur à 5 euros la bouteille en Europe par exemple – nous ont enfin référencés et les consommateurs ont suivi.
Pourquoi les consommateurs privilégient-ils le rosé de Provence ?
La notoriété de la Provence est très forte et elle a un fort pouvoir évocateur chez le consommateur. Nous sommes clairement identifiés à l’étranger comme la région du Rosé, c’est une valeur sûre en temps de crise.
À Part aux États-Unis, où nous avons enregistré un recul de 6 % de nos exportations en raison des taxes douanières américaines sur les vins européens, tous nos marchés sont en hausse. La croissance dans les grands marchés européens, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique notamment, a très largement compensé le repli du marché américain, lequel conserve toutefois sa place de première destination à l’export.
Pour cette année les chiffres sont très encourageants, avec une progression de 20 % de nos exportations au premier trimestre.
Quels sont vos engagements pour l’environnement ?
Nos vignerons sont très engagés et à l’heure actuelle, 17 % de la surface de notre vignoble est labélisé bio et 15 % est labélisé Haute Valeur Environnementale. Notre objectif est que 40 % du vignoble obtienne un de ces labels d’ici la fin de l’année et 100 % en 2030. Par ailleurs, notre centre de R&D dédié au rosé s’intéresse à toutes les thématiques environnementales, avec l’objectif de réduire notre impact et d’anticiper le changement climatique. C’est un élément essentiel pour notre vignoble et pour notre clientèle étant donné notre positionnement premium.
Quelques chiffres :
Le vignoble des Vins de Provence compte trois AOP – Côte de Provence, Coteaux d’Aix-en-Provence et Coteaux varois en Provence – pour un total de 26 680 hectares. Spécialité historique du vignoble, le vin rosé représente 91 % de la production.
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